4 choses à savoir pour se détacher durablement du regard des autres et de leur jugement

Imaginez pouvoir aller et venir où bon vous semble sans avoir peur du regard des autres? Être confiant(e) quelles que soient les personnes autour de vous? Que ressentiriez vous si vous pouviez faire ce que vous aimez sans que le jugement des autres ne vous atteigne?

 

Évidemment, il n'est pas toujours facile de vaquer à ses occupations sans avoir de l'appréhension quant aux pensées des autres. Leur regard peut être paralysant, voire stressant.

On a toujours peur qu'ils pensent du mal de nous, qu'ils nous critiquent ; et même si on sait pertinemment que cela n'a pas d'importance, nous ne pouvons nous empêcher de nous sentir mal à l'aise. Mais peu importe ce que nous pensons et la manière dont nous le ressentons, il est important de savoir que nous y accordons tous, plus ou moins, de l'importance, quel que soit notre niveau de confiance en nous. Et selon le domaine, nous pouvons plus ou moins en souffrir. Par exemple, une femme peut se moquer du regard de ses collègues parce qu'elle se sent performante au travail alors qu'elle peut être très sensible à l'approbation des autres sur l'éducation de ses enfants. Un homme peut être très à l'aise en faisant du sport, être même un meneur avec son équipe et essuyer les critiques alors que le jugement des autres l'atteindra davantage s'il a du mal à aborder les femmes. 

D'autres se sentiront mal à l'aise avec les autres de manière générale, sans qu'un domaine particulier soit touché, que ce soit par timidité ou à cause d'événements traumatiques vécus à cause du jugement des autres.

Cependant, que vous ayez peur des critiques d'autrui dans un seul domaine ou que cela soit plutôt généralisé, il y a quatre choses dont vous devez vous rappelez qui vous aiderons à moins prendre en considération le regard des autres :

  1. La majorité des personnes que vous rencontrez sont indifférentes ou bienveillantes envers vous.
  2. Nous nous trompons 80% du temps sur ce que nous imaginons que les autres pensent de nous. En général, ils ne nous critiquent pas mais sont indifférents ou bienveillants comme dit plus haut.
  3. Quand quelqu'un pense quelque chose de négatif sur nous, c'est que cette personne est malheureuse et se voit rassurée sur ses propres défauts en pointant les vôtres du doigt.
  4. Vous influencez le jugement des autres par votre propre jugement.

Ces vérités peuvent paraître banales, et pourtant, elles sont très puissantes si vous en faites votre nouveau mode de pensée. Ainsi, remplacez une peur habituelle en rapport avec le jugement des autres du style : "je n'ai pas envie de rentrer dans cette salle, les gens qui sont à l'intérieur vont se moquer de moi" par "la majorité des gens qui sont dans la salle seront indifférents à mon entrée, voire bienveillants". Rajoutez même : "il ne faut pas que je pense qu'ils vont se moquer de moi, sinon, c'est ce qui va arriver" (car vos pensées influencent celles des autres).

 

Si cela ne vous rassure pas, rappelez vous que le petit pourcentage de personnes qui pourraient vous être malveillantes le sont parce qu'elles souffrent inconsciemment. Remplacer la peur que vous ressentez envers elles par de la compassion. Elles vivent en fait les mêmes difficultés que vous mais ne les appréhendent pas de la même manière. Vos difficultés les rassurent sur les leurs et pointer les vôtres du doigt leur permet d'éviter que les autres regardent leurs propres fautes. Mais souvenez vous, la plupart du temps, les autres sont indifférents, et cela marche même pour les gens malveillants.

Je vais vous donner un exemple par rapport à un de mes souvenirs : quand j'étais au lycée, j'étais très timide et avais très peur du regard des autres. Il m'était arrivé de fréquenter des gens que je n'appréciais pas totalement mais avec qui je restais par peur de leur faire du mal en les laissant. Je me trouvais souvent hypocrite à cause de cela et en souffrais, alors qu'en fait j'agissais par gentillesse (rappelons que quelqu'un d'hypocrite dit du mal de quelqu'un dans son dos, ce que je ne faisais pas). Un jour, deux filles m'ont justement reproché d'être hypocrite, ce qui a été un moment très pénible pour moi.

Mais en repensant à ce souvenir, je vois combien mes pensées les avaient influencées.  Quand j'ai vécu ce moment, j'avais eu l'impression que toute la classe me détestait alors qu'en réalité, avec le recul que j'ai aujourd'hui sur la situation, il s'avère que la majorité de la classe était complètement indifférente à cette critique et j'ai revu plus tard des personnes qui m'ont dit avoir été tristes pour moi quand cette scène était arrivée. Ce qui fait qu'en réalité, sur une trentaine d'élèves, seuls deux avaient un regard négatif sur moi, la plupart étaient indifférents, une dizaine était en fait bienveillants et les principales intéressées ne m'ont rien dit.


Objectifs :

 

A chaque fois que vous serez confrontés au regard des autres et que cela vous impressionnera, dites vous cela à vous même dans votre tête :

-N'aie pas peur, la plupart de ces gens te sont complètement indifférents et certains sont mêmes gentils.

-Ne penses pas du mal de toi sinon, tu vas les influencer négativement.

 

La plupart du temps,  vous constaterez que cela s'arrêtera là. Mais si vraiment vous vous rendez compte qu'une personne vous juge négativement (sans pour autant que ce soit verbal ou dit clairement, nous ne sommes pas encore dans la confrontation directe), entrainez vous à avoir pitié d'elle. Imaginez quelles pourraient être les explications qui la poussent à se comporter ainsi (c'est comme lorsque quelqu'un est malade, il peut se mettre en colère plus facilement. La critique négative n'est pas dû à vous mais au fait qu'il souffre*).

 

*Attention, je ne vous dis pas de vous laissez marcher sur les pieds pour autant. Il s'agit juste de techniques pour ne pas se laisser impressionner par le regard des autres. 

 

A vous de jouer! Et comme d'habitude, votre retour m'intéresse pour faire évoluer le blog. Si vous avez aimé cet article, dites le moi dans les commentaires et posez moi les questions utiles et mêmes inutiles qui vous embêtent ou vous interrogent, et si vous avez des idées de sujets, surtout n'hésitez pas à m'en parler. 


Bilan

Avant de vous donner mes conclusions à propos des outils proposés cette semaine, j'insiste sur le fait qu'il faut bien que vous ayez à l'esprit que nous avons tous un niveau de gêne différent en ce qui concerne la peur du regard des autres.

 

Selon chacun d'entre nous, l'anxiété qui en résulte ne sera pas le même et certains ne parlerons même pas de stress mais plutôt d'inquiétude ou d'ennui. Donc, le bilan ne sera pas le même pour tous.

 

Pour vous donner une idée de la situation, sachez que le regard des autres me stressait énormément quand j'étais adolescente. Je n'avais alors malheureusement pas tous ces outils à disposition, et je sais aujourd'hui, par expérience, que ceux qui ne l'ont jamais vécu ne peuvent pas se rendre compte à quel point cela est handicapant. Du coup, pendant que je testais l'outil de la semaine, je ne cessais de me demander s'il aurait fonctionné pour moi à l'époque. Le problème, entre guillemets, c'est qu'aujourd'hui, le regard des autres a moins d'impact sur moi. Il en a encore, et c'est ce pourquoi je pourrai faire ce bilan, mais il n'en a pas autant que lorsque j'étais plus jeune. Donc, si vous avez des crises de paniques ou un stress très grand à cause du regard des autres, votre feed-back dans les commentaires ou en message privé (voir contact) serait très utile pour savoir si cet outil peut aider d'autres personnes.

 

En ce qui me concerne, le regard des autres m'embête surtout quand je marche dans la rue ou dans un endroit où il y a des gens qui me sont totalement étrangers, comme dans un supermarché par exemple alors que dans une soirée où il y a quelques personnes que je connais, je suis plutôt à l'aise.

Quand je me déplace, j'ai en effet souvent peur de gêner les autres, ce qui fait que je me crispe et ne suis pas à l'aise. En général, j'ai horreur de me faire remarquer. Mais cela ne me crée pas un stress énorme non plus.

 

C'est dans ce contexte que j'ai testé les outils et je dois dire qu'ils ont mieux fonctionné que prévu. Le simple fait de savoir que les autres sont en général complètement indifférents à ma personne quand je me promène dans la rue a eu un effet libérateur. Bien sûr, ce n'est jamais gagné d'avance. Il fallait que je me redise à chaque fois que je commençais à m'inquiéter "ne t'en fais pas, ces gens n'en ont rien à faire de toi". Cela m'aidait réellement à lâcher prise et à penser à autre chose. J'ai même fait l'exercice à l'envers en faisant attention à ce que je pensais des autres en même temps que j'avançais dans la rue  et me suis rendue compte que je ne portait pas un regard particulier sur les autres. Nous faisons tous pareil. Et en général, nous sommes plutôt positifs sur les autrui.

 

Pour ce qui est d'avoir de la compassion envers ceux qui n'ont pas un regard bienveillant envers nous, j'avoue que c'est difficile. Nous avons tous notre système d'auto-défense et pensons être trop fragiles en étant gentils. Mais attention, il ne s'agit pas de se laisser faire, continuez à vous affirmer, de préférence avec la CNV :

Mais au delà de votre affirmation, le fait de ne plus agir par peur est une véritable libération. Pour vous donner un exemple personnel, il y a quelqu'un dans ma famille qui me met mal à l'aise parce qu'elle me montre de la jalousie. Par conséquent, tout ce que je fais est nul pour elle et son regard sur moi n'est pas très agréable quand je dois la voir. Elle met d'ailleurs souvent une mauvaise ambiance. J'ai essayé avec elle la méthode de la compassion et cela a été plutôt concluant : elle ne m'a pas fait de mauvaise remarque et m'a même souri quand je lui ai dit au revoir (et je parle d'un vrai sourire, du genre "j'ai été contente de te voir").

 

J'avoue que ce sourire m'a marquée et m'encourage à continuer dans cette voie avec elle. En fait, contrairement à d'habitude, je n'ai pas agi par peur avec elle, ce qui avant me faisait me focaliser sur les moindres détails potentiellement négatifs de ma conduite. A chaque fois que je me voyais sur le point d'avoir peur de faire quelque chose de mal, je me disais "n'en tiens pas compte, ses jugements ne sont pas réalistes mais orientés par la jalousie. Rien de ce que tu feras n'ira. La pauvre, être obligée de se rendre intéressante en relevant les erreurs des autres. Il faut quand même être super mal dans ses baskets."  Au delà de vouloir changer le comportement de l'autre, ce qui reste compliqué quand même, penser de cette manière m'a permis d'être moins mal à l'aise, moins sur la défensive, ce qui est beaucoup moins lourd à supporter.

Ces outils m'ont donc été bien utiles et je vous les recommande. Si jamais vous avez trouvé cela intéressant ou que vous avez des questions, n'oubliez pas de vous exprimer dans les commentaires. Etsi ce sujet ne vous concerne pas forcément mais peu aider quelqu'un que vous connaissez, n'hésitez pas à partager cet article. Quant à moi, je vous dis à la semaine prochaine!

 

Ensemble, faisons avancer la recherche dans le développement personnel!

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Commentaires: 9
  • #1

    Laura (vendredi, 21 octobre 2016 17:28)

    Merci cet article est très intéressant! Même si le regard des autres ne me paralyse pas forcément, j'avoue que le fait de savoir qu'une très grande majorité des gens nous sont indifférents me rassure quand même.

    En fait, je trouve que nous avons tendance à nous focaliser sur les choses qui ne vont pas ou sur les personnes qui nous sont hostiles, alors qu'en fait, elles ne sont rien en terme de proportion générale. Cela m'aide à comprendre qu'il faut lâcher du lest et ne pas s'accrocher aux détails négatifs de la vie (et encore moins aux personnes négatives)

  • #2

    Elodie (auteur du blog) (samedi, 22 octobre 2016 17:52)

    Merci pour ton commentaire :)
    C'est vrai que nous avons tendance à nous focaliser sur ce qui est négatif alors qu'il ne représente en général que peu de place dans notre vie prise de manière générale.

  • #3

    Elodie M (dimanche, 23 octobre 2016 20:52)

    Je suis d'accord avec le fait que lorsque nous avons de "fausses croyances" sur nous-mêmes, tout dans notre comportement induit ces croyances, ce qui amène les autres à penser effectivement ce qui, au départ, n'était qu'une fabrication de notre esprit. D'où le fait de faire attention avec ses fausses croyances, de les analyser... Pas toujours évident...
    J'aime bien cette idée de penser au fait que les autres sont indifférents à nous en réalité ou bienveillants. Quand nous on s'imagine que l'on va être forcément critiqué. Je vais donc tester cette pratique, qui va bien m'aider je pense, car je suis fortement préoccupée par ce que les gens pensent de moi, voulant plaire, n'ayant peur de ne pas plaire...
    J'ai souvent entendu dire aussi que les personnes malveillantes avaient en effet peu d'estime d'eux-même, se dénigraient, ne s'aimaient pas et que cette attitude leur donnait un pouvoir qui leur permettait de se sentir supérieurs aux autres. Ce sont donc des êtres en souffrance, et cela me console de le savoir, en un sens, même si je devrais avoir de la compassion pour eux, ce qui m'est encore un peu difficile quand il s'agit d'adultes...

  • #4

    Elodie (auteur du blog) (lundi, 24 octobre 2016 11:35)

    oui, il est vrai que la notion de compassion pour les personnes qui nous jugent de façon malveillante est quelque chose de difficile. Pour moi aussi, cela ne m'est pas du tout naturel. Mais cela m'est déjà arrivé de le faire et c'est vrai que cela nous rassure. Et de la même façon que nos croyances négatives peuvent se réaliser, notre compassion peut rassurer ces personnes et leur donner un comportement un peu plus agréable. Les ondes positives comme négatives sont ressenties par tous.

    En tous cas, commence déjà par te dire que la plupart des gens sont indifférents à ce que nous faisons et disons. Cela libère pas mal nos mouvements et notre façon de nous comporter.
    Merci pour tes commentaires toujours aussi judicieux :)

  • #5

    Caro (samedi, 29 octobre 2016 10:33)

    Coucou Élodie,
    Merci pour ton article, encore un sujet très intéressant ! Moi qui suis aussi sensible au regard des autres, je vais essayer de retenir tes conseils !!! La plupart des gens sont indifférents ou plutôt bienveillants !!! Tu as raison :)
    Merci encore pour ton travail et de partager tes expériences perso.
    Il est vrai que tes conseils apporteraient beaucoup à des ados aussi, ça m'aurait fait du bien pendant cette période difficile !!!!
    Gros bisous

  • #6

    Elodie M (vendredi, 11 novembre 2016 11:10)

    J'ai essayé de laisser filer ma colère en comptant jusqu'à 10 et ça marche! Il faut juste que je m'entraîne à la faire dans des situations où je dois être sur tous les fronts en même temps avec les élèves au travail (pas encore facile à mettre en place dans ce cas-là)... Mais en tout cas, en étant seule, c'est très efficace! Merci pour l'info!!:)

  • #7

    Elodie (auteur du blog) (mardi, 15 novembre 2016 10:14)

    Oui, cet exercice fonctionne surtout quand on est dans une situation normal, c'est à dire seul ou avec quelques personnes. Face à une classe ou à toute une salle de réunion, il est plus difficile de garder son self-control car il y a plusieurs choses à gérer en même temps. Il faudrait que je fasse des recherches là-dessus.

  • #8

    Sophie (mardi, 15 novembre 2016 10:16)

    J'ai testé ton exercice dans trois situations: l'une chez le fleuriste, l'autre en ville et enfin la dernière dans un supermarché (endroits publics)! Dans un premier temps, ça marche mais je me retrouve vite avec ce sentiment de jugement négatif posé sur moi à l'instant où le regard se pose sur moi (ex: j'attends avec le cadi et je pense d'emblée à ça quand je suis dans l'attente et donc susceptible d'être visible aux yeux des gens...). Le regard des autres me déstabilise! Alors dans une salle de classe... Quand le regard est rivé sur toi!!! A bientôt!

  • #9

    Elodie (auteur du blog) (mardi, 15 novembre 2016 10:23)

    Comme je le disais à Elodie M, dans une salle de classe, l'application des exercices que je donne peuvent aider au début mais ne sont pas complètement adaptés et ne fonctionneront pas aussi bien que dans une situation classique de la vie de tous les jours.
    Par contre, dans les autres situations que tu me décris, tu dis que cela marche au début puis que cela s'estompe. As tu bien réutilisé l'outil à chaque fois que tu avais peur, ou ne l'as tu fait qu'au début? Peut être ne marche t il qu'au début pour cette raison? ça peut paraître contraignant, mais il faut se répéter "n'ai pas peur, ces gens te sont complètement indifférents dès que la peur monte. Et si c'est dix fois, le faire dix fois. J'espère que cela t'aidera.