Comment apprendre à gérer la douleur pour mieux la vivre au quotidien ?

Que l'on ait un gros problème de santé ou non, tout le monde a un jour été confronté à un lumbago, une douleur à la cheville ou même à un rhume carabiné qui, malgré les antalgiques, faisait de la résistance. Le problème, c'est qu'à part attendre que ça passe durant le traitement, qu'il soit médicamenteux ou fondé sur la manipulation, on ne nous propose pas toujours de solutions pour mieux le vivre, malgré toute notre bonne volonté. Alors que faire?

 

Avant de commencer, je précise que je ne suis pas médecin et que les techniques proposées ne sont que des aides pour vous aider à mieux gérer votre rapport à la souffrance. Elles ne se substituent en aucun cas à un diagnostic médical ni à votre traitement.

Appendre à gérer la douleur au quotidien est un défi que je rencontre depuis plusieurs années avec mes douleurs chroniques, pour lesquelles je ne peux pas compter sur le temps qui passe puisque... rien ne se passe ou ne s'améliore! La méthode dont je vais vous parler est une nouveauté pour moi. Elle m'a été transmise par mon ancienne sophrologue qui, juste avant mon déménagement, m'avait partagé l'exercice dont il sera question. Aujourd'hui, avec son accord, j'ai envie de le tester avec vous, pour ne plus remettre au lendemain sa mise en pratique (ma procrastination venant certainement de ma peur que ça ne fonctionne pas et ne serve à rien). Pas de solution miracle donc, mais si je la trouve un jour, vous serez les premiers informés! En tous cas, il s'agit d'un test ambitieux dans la mesure où la sophrologie ne fonctionne pas très bien sur moi. Elle m'aide à vivre le moment présent, ce qui est déjà pas mal, mais par rapport au stress, cela n'avait pas marché sur moi alors que sur d'autres, cela fonctionnait bien. Chacun possède une réceptivité différente. Cela se rencontre même avec les médicaments...

 

Avant de vous donner l'exercice dans les objectifs de la semaine, je voudrais juste vous sensibiliser sur le problème des maladies chroniques. Vous êtes peut-être déjà concerné si vous lisez cet article, ou vous avez envie d'aider un proche qui souffre, ou vous vous intéressez à la question. Quoi qu'il en soit, j'aimerais vous partager deux choses importantes :

  • La souffrance physique chronique a des conséquences sur le moral. Il est donc important d'apprendre à gérer ses émotions si nous sommes concernés et de prendre très au sérieux les plaintes de ceux qui ont des douleurs chroniques pour les aider si vous en connaissez (cela s'apparente presque au harcèlement : une agression répétée sur la longueur).
  • Si vous souffrez, bien sûr cela est difficile, mais vous êtes le seul responsable de votre corps. Pas dans le sens où votre état est de votre faute, mais dans le sens où vous devez vous engager à tout faire pour améliorer votre santé et ne pas tout attendre des professionnels de santé. Vous devez coopérer avec eux, non les dénigrer ou les aduler. Seul vous pouvez décrire clairement vos symptômes et votre parcours de santé. 

 

Pour vous donner le degré de souffrance qu'induit de telles maladies sur le long terme, je vais juste vous donner deux exemples à partir de mon histoire personnelle. Entre autres douleurs, je souffre d'un mal de dos chronique à deux endroits, l'omoplate gauche quand je m'appuie sur un dossier ou lorsque je suis allongée, et au milieu du dos (D12-L1 pour les connaisseurs...) depuis un faux mouvement qui n'est jamais passé. Les cause de ces douleurs sont explicables : j'ai été opérée d'une grave scoliose (92° au mieux de sa forme, ce qui forme un beau S).

Mais, normalement, les gens opérés n'ont pas ce genre de douleurs, et la grande majorité n'a pas de séquelles, grand bien leur fasse. De plus, rien n'étant visible sur les IRM et autres examens, les médecins n'ont pas pu m'aider. Je suis donc classée dans les maladies chroniques inexplicables. Cela me cause énormément de douleurs physiques, ce qui empiète sur mon moral, d'autant qu'on ne peut pas y faire grand chose (et non l'inverse, comme aiment s'y raccrocher les partisans du psychosomatique).

 

A coté de cela, si je vous dis qu'à partir de 11 ans j'ai été deux ans à l'hôpital pour porter des plâtres de la base du dos jusqu'au cou, et qu'à 13 ans j'ai été opérée de la colonne vertébrale, opération qui a duré 8h et a nécessité plusieurs mois avant que je puisse remarcher, que depuis, ma colonne est quasiment entièrement fixe, je suis sûre que vous trouverez cela horrible si vous deviez le vivre. Et bien détrompez vous. Toutes ces épreuves sont des bagatelles comparées à mes 15 ans de douleurs chroniques inexplicables. Je vous le dis en toute sincérité. Une opération, aussi difficile soit elle, a une fin. Une douleur chronique n'en a pas.

 

Mais comme je le disais plus haut, nous avons la responsabilité de notre bonheur et de notre santé. C'est pour cela que je vais tester cet exercice, et j'espère que nous en retirerons ensemble des bénéfices.

C'est parti pour l'exercice de la semaine!


Exercice de sophrologie :

cet exercice est à pratiquer chaque jour pendant une semaine ou deux fois par semaine pendant un mois.

Enregistrez votre voix avec les paroles ci-dessous et laissez vous guider. Il est essentiel de ne pas être dérangé. Coupez donc votre portable et toute autre distraction

 

-Mettez vous dans une position confortable et fermez les yeux. Suivez calmement les mouvements de votre respiration sans intervenir jusqu'à ce que vous soyez détendus.

 

-Activez la zone douloureuse à traiter : contractez les muscles de cette région en même temps que vous inspirerez fortement du ventre jusqu'en haut du corps. 

-Puis videz tout doucement l'air en décontractant les muscles au fur et à mesure.

 

-Concentrez vous ensuite de nouveau sur la région douloureuse, tout en respirant calmement, mais en visualisant les éléments de votre corps qui se trouvent à l'intérieur : les articulations, les muscles, les tendons, les ligaments, les cellules, les vaisseaux qui apportent du sang... Tout cela sans jugement.

 

-Vous pouvez vivre le combat entre les bonnes et les mauvaises cellules un petit peu comme dans le dessin animé la vie où l'ont voit à l'intérieur du corps. Ressentez l'activité de votre corps, sa chaleur à cet endroit là, la bonne irrigation des vaisseaux qui se dilatent... 

-Et puis, prenez conscience des sensations, peut être des petits battements artériels, peut être une sensation de chaleur, peut être une nouvelle sensation dont vous n'aviez pas conscience au début de l'exercice ou d'autres sensations.

 

-Vous allez maintenant vous projeter dans l'avenir, dans une semaine, quinze jours, trois mois, comme vous le souhaitez. Vous allez vous permettre de vivre l'amélioration que vous aurez à plus ou moins long terme. Qu'est ce que cela changera dans vos sensations? Comment les ressentirez vous?

 

-Puis vous allez revenir ici et maintenant en rapportant peut être des sensations nouvelles grâce à cette projection, peut être des sensations que vous connaissiez déjà mais plus marquées, d'autres réponses peut être. Puis vous allez vous préparer tranquillement à terminer cette séance. Préparez vous à ce retour qui sera peut être un peu différent du début de l'exercice.

 

-Respirez trois fois plus fortement et remobilisez petit à petit tout vos bras, vos jambes, tout votre corps. Étirez vous et ouvrez les yeux.


Bilan

Je ne sais pas si vous avez fait comme moi, mais quand j'ai enregistré l'exercice sur mon dictaphone, je suis allée un peu trop vite! Il ne faut pas hésiter à refaire l'enregistrement s'il n'est pas adapté à votre rythme!

 

Une autre chose qui est importante, c'est d'apprendre petit à petit à faire l'exercice sans l'enregistrement. Cela rend plus autonome et vous permet de faire l'exercice ailleurs que chez vous, dans le train par exemple.

 

Cela va surement vous rassurer sans vous étonner, mais je n'ai pas réussi à faire l'exercice tous les jours durant cette semaine. J'ai raté deux jours pour être tout à fait honnête. Comme tout le monde, notre vie à cent à l'heure ne nous aide pas toujours à tenir nos objectifs. Je pense donc que lorsque l'on débute dans ce genre de pratique, il est plus réaliste de le pratiquer deux fois par semaine pendant un mois. Chacun doit trouver le rythme qui lui convient, l'essentiel étant de ne pas abandonner!

 

Alors, évidemment, il n'y a pas eu de guérison miraculeuse! ça se saurait avant que j'en parle ici si c'était le cas ;) Mais, j'ai retiré des points positifs de l'expérience :

  • Cela m'a fait du bien de m'occuper davantage de moi, de regarder en face mes problèmes de santé au lieu de les nier au quotidien (ce que je reproche en fait au autres et que je me fais à moi-même). Rien que le fait de se prêter attention apporte une aide pour mieux supporter les douleurs.
  • Il était agréable de s'imaginer être guérie dans trois mois, lorsqu'il fallait se projeter dans l'avenir. Quand on a des maladies chroniques qui ne partent pas, on oublie à quel point il est plus facile de supporter la douleur quand on imagine qu'elle partira un jour ou s'atténuera. Je me demande d'ailleurs si le fait d'imaginer à contrario le pire n'est pas néfaste pour la guérison. N'oublions pas que les croyances négatives ont beaucoup d'influence...
  • Cela m'a donné énormément de motivation pour poursuivre mes investigations personnelles pour améliorer ma situation. Je suis moins défaitiste comme lorsque je dois passer un irm ou voir un kiné et que je me dis "de toute façon ça servira à rien". Je suis plus dans l'état d'esprit "qui ne tente rien n'a rien!"
  • Ces investigations m'ont amenée à trouver des exercices de musculation et de yoga qui ont déjà largement atténuée ma douleur à l'omoplate gauche. J'ai du coup beaucoup mieux dormi. ça se prend non?
  • J'ai pris conscience que la plupart d'entre nous manquons de tonicité musculaire à cause de notre mode de vie sédentaire et que nos douleurs peuvent être amplifiées, voire dues à cela. L'avenir nous le dira dans mon cas!

Pour ma part, je suis donc satisfaite de cet outil par rapport au regain de motivation qu'il ma donné. je crois de plus en plus en une amélioration possible de mon état de santé, et c'est énorme!

J'espère qu'il vous donnera autant de contentement. Je vais continuer à le pratiquer au moins une fois par semaine pendant un mois pour garder ces bénéfices.

 

Dans tous les cas, dites moi dans les commentaires si cela vous a aidé et si vous avez constaté d'autres bénéfices ou les mêmes ou rien du tout! Ainsi, vous m'aiderez à faire avancer la recherche dans le développement personnel!


Petit bonus

Pour terminer, je vous laisse un lien avec des vidéos qui m'ont bien aidée suivie de celles que j'ai le plus utilisées dans mes investigations pour retrouver la forme :

Ce que j'ai utilisé :

-les squats avec évidemment moins d'amplitude que le jeune homme! (dans la vidéo 12 exercices pour muscler ses jambes) et le step up sur une marche (voir vidéo ci-dessous) pour ma douleur au genou.

-les pompes mais sur un mur (plus doux) avec exagération de l'étirement de l'omoplate (rajouté par moi). Exercice suggéré par mon chéri pour ma douleur à l'omoplate

-Les deux premiers étirements de yoga pour le mal de dos et au coccyx (voir vidéo ci-dessous).

Personnellement, j'ai toujours adouci les exercices pour ne pas me faire mal et je les renforcerai au fur et à mesure de mes progrès. Je vous ai laissé le lien complet (l'encadré bleu plus haut) pour que vous puissiez choisir ce qui vous convient le mieux. Il y en a bien sûr des tas d'autres sur youtube et ailleurs, alors faites vos recherches et ne garder que ce que vous sentez être le mieux pour vous, la règle d'or étant de ne pas se faire mal!

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Commentaires: 7
  • #1

    Nina (jeudi, 24 novembre 2016 15:35)

    Et bien, je trouve que tu as du mérite d'aborder la sujet de la santé et des maladies chroniques. Tant de gens soit se plaignent soit ne font rien. J'espère que cette technique marchera sur toi! En tous cas, cela rassure tout ceux qui en souffrent comme moi. On se sent moins seul.

  • #2

    Elodie (auteur du blog) (vendredi, 25 novembre 2016)

    Oui, je comprends très bien ton sentiment. On se sent parfois seul à cause de douleurs chroniques mais ce n'est pas le cas. Beaucoup de gens souffrent mais tous ne le vivent pas de la même façon. Essayons de gérer cela au mieux. Bon courage à toi

  • #3

    Aurélie (mardi, 29 novembre 2016 17:55)

    Ton bilan m'a surprise en effet. J'aurai préféré que tu dise que l'exercice de sophro avait suffi à te guérir. Rien que l'idée de devoir se mettre au sport... Bon, comme tu l'as compris, la motivation, c'est pas mon truc! Peut être que je devrai suivre ton exemple!

  • #4

    Elodie (auteur du blog) (mercredi, 30 novembre 2016 08:57)

    C'est vrai qu'il n'est pas facile de se motiver pour faire les exercices de yoga et de musculation, mais comme je l'explique dans le bilan, c'est l'exercice de sophrologie qui m'a boostée. Sinon, en général, je suis plutôt comme toi. C'est souvent notre état d'esprit qui change la donne.

  • #5

    Élodie m (samedi, 03 décembre 2016 10:29)

    J'utilise une autre technique, étant très souvent sujette aux cystites, j'ai appris à atténuer la douleur. J'imagine une vague de nectar bienfaisant qui couvre la zone douloureuse sur l'inspiration et sur l'expiration, je souffle ma douleur à l'extérieur de mon corps. Mais il faut au préalable se dire que on accepte la douleur et parvenir à une détente musculaire, prendre conscience des endroits où on est contracté et relâcher les muscles de tout le corps et de la zone douloureuse. Aussi, comme tu le dis, avant cela, j'imagine la zone douloureuse et essaie de localiser et encercler dans un périmètre la douleur, et en prêtant attention à ma douleur, sans vouloir la supprimer, elle s'attenue.

  • #6

    Élodie m (suite) (samedi, 03 décembre 2016 10:45)

    Sinon, sur l'inspiration,je m'imagine prélever mon nectar bienfaisant, et sur l'expiration, je couvre la zone douloureuse avec ce nectar. J'utilise la respiration abdominale (par le ventre) . J'ai utilisé cette technique lors d'un examen douloureux (examen des trompes, hysterosalpingographie) et mon examen s'est très bien passé, j'ai bien su gerer ma douleur , et j'en garde même un bon souvenir, fière d'avoir eu recours à mes capacités. Aussi, je m'étais préparée mentalement tous les jours pdt une semaine avt l'examen, en 'imaginant cette technique pour apaiser ma douleur et surtout en anticipant positivement l'examen, en m'imaginant après l'examen, dire à mes proches que tout s'était très bien passé, que j'avais réussi à gérer ma douleur. Comme quoi, le mental joue énormément, tout s'est produit comme je l'avais imaginé lors de ma préparation mentale (je tiens à préciser que deux de mes proches avaient très mal vécu cet examen, ce qui m'avait poussé à décaler mon rdv, j'étais donc très anxieuse à l'idee de le passer, m'attendant à beaucoup souffrir, d'où la nécessité pour moi de me préparer à cet examen, ma confiance en moi et mes capacités s'en est donc trouvée bien renforcée).

  • #7

    Elodie (auteur du blog) (samedi, 03 décembre 2016 11:39)

    Merci encore pour ton super commentaire Elodie m. Ton expérience est super intéressante et je pense que je vais essayer ta technique qui semble être bien efficace. Si tu le permets, j'en ferai peut être un sujet d'article un peu plus tard, pour ne pas faire de sujets trop ressemblants coup sur coup.
    Merci encore et bonne lecture pour ta commande du livre! J'espère qu'il te plaira!