Comment avoir une conversation intéressante?

Comment avoir une conversation intéressante avec une fille, votre copain ou toute personne qui vous intéresse? Comment ne pas juste parler avec quelqu'un mais véritablement échanger et partager un moment agréable, voire un moment plus intime et plus profond?

 

Alors vous allez me dire que ce n'est pas avec tout le monde que cela arrive, qu'il faut se connaître depuis longtemps pour y arriver, être du même avis, et qu'avec des personnes que l'on 

connaît peu, il vaut mieux se protéger, ne pas montrer ses faiblesses et n'aborder que des sujets neutres. 

En rédigeant cet article, j'ai voulu approfondir celui de la semaine dernière. Il ne s'agit pas d'une redite mais d'un constat : en expérimentant les outils dont il est question, je me suis rendue compte que, d'une part, tout le monde ne faisait pas les mêmes efforts pour entretenir la conversation, et d'autres part, que certains parlaient beaucoup trop. Dans les deux cas, il y avait un manque flagrant d'intérêt pour la personne en face. Bien sûr, je ne jette pas la pierre à ces personnes, bien au contraire. Il m'est d'ailleurs souvent arrivé d'être dans le premier cas... De plus, ces réactions sont souvent en lien avec des souffrances ou des appréhensions : ne pas savoir quoi dire par timidité, manque d'assurance, peur des autres, d'avoir l'air bête ; trop parler... pour les mêmes raisons! Il ne m'est arrivé qu'une seule fois en fait de me retrouver avec des personnes dont la confiance en elles étaient presque trop forte et ne portaient aucune attention particulière au fait que je fasse des efforts pour entretenir la conversation. Dur! Si cela vous arrive, surtout, ne prenez pas leur réaction pour vous, et essayer de changer de groupe si vous êtes en soirée. Si vous n'avez pas lu l'article de la semaine dernière, je vous invite à le lire avant de poursuivre :

Pour faire simple, cet article a pour but de nous faire comprendre qu'avoir de la conversation revient surtout à s'intéresser à l'autre plutôt qu'à se soucier de ce que l'on va dire (ce que mon précédent article pourrait vous pousser à faire si vous restez trop bloqués sur les outils et non sur la finalité : avoir un échange intéressant avec quelqu'un d'autre). Et si je vous en parle, c'est que le simple fait de savoir cela débloque littéralement la parole et enrichit considérablement vos échanges. D'ailleurs, n'est ce pas vrai que, lorsque vous êtes avec des amis de longue date avec qui vous avez partagé des choses, la question de ce que vous allez dire ne se pose pas longtemps? La simple et bonne raison est que vous les aimez et que lorsque vous leur posez les questions : "comment tu vas?", "Que fais tu en ce moment?", "Le boulot, ça se passe bien?" etc, vous voulez vraiment entendre la réponse, parce que ça vous intéresse et que vous ne dites pas ça que pour parler!

 

Quand vous vous apprêtez à parler à des inconnus (nouvelles personnes en soirée, lors d'une nouvelle activité, si vous draguez une fille ou un gars...), ayez la même volonté d'en apprendre vraiment sur eux, de vous intéressez à leur vie. Une conversation riche sera un échange de ce genre, c'est-à-dire, que les deux cotés s'intéresseront l'un à l'autre, même s'ils n'ont pas les mêmes point de vue sur la vie. En général, si vous commencez ainsi, l'autre sentira que vous êtes sincère, sera touché (à juste titre puisque vous êtes vraiment sincère) et aura plaisir à parler avec vous et vous rendra la pareille. Après, il y a ce fameux feeling dont je vous parlais dans mon article précédent. 

Il est important aussi d'être à l'écoute de l'autre, et les amis qui font du théâtre d'improvisation avec moi comprendront bien ce que je veux dire. On a tous en fait des idées en tête, mais quand on entre sur scène, il faut savoir accepter ce que l'autre propose et aller dans sa direction, au risque que l'histoire que l'on est en train de jouer face au public ne veuille rien dire et soit totalement incohérente.

 

Dans les conversations, c'est pareille : si vous allez vers quelqu'un en ayant préparé une question et que finalement l'autre vous montre dans sa première réponse que ce dont vous lui parlez ne l'intéresse pas, pourquoi enfoncer le clou? Si par exemple, vous avez envie de parler de politique et que l'autre vous dit "tu sais, moi la politique, ça ne m'intéresse pas trop", il est inutile de vous enfoncer dans une louable volonté de le convaincre que c'est important, qu'il y a tel journal qui est bien pour en parler, etc. Si l'autre n'aime pas, à quoi bon? A moins qu'il ne vous montre de l'intérêt pour s'ouvrir à autre chose, vous risquez de le perdre. Un échange doit intéresser les deux parties. Vous devez également prêter attention aux mimiques de l'autre : même sans parler, il vous montre son attention ou son désintérêt. Ayez donc la politesse de lui rendre la sienne : s'il ne vous interrompt pas, c'est pour ne pas vous vexer. Alors essayez juste de changer de sujet sans le prendre mal.

 

Ces réflexions m'ont été inspirées à la fois par l'expérimentation des outils de l'article de la semaine dernière sur "comment avoir de la conversation" et par deux vidéos très enrichissantes que je vous invite à écouter. L'une est en français et reprend, avec son regard et sa personnalité (que j'aime beaucoup parce qu'elle me fait penser à une amie), les concepts d'une présentation de Céleste Headlee. L'autre est en anglais (sous-titrée!). Il s'agit en fait de la source directe de l'auteur de la première vidéo. ça vaut le coup de la regarder car elle amène les choses avec beaucoup d'humour et ne manque pas de rire des gens qui écrivent des blogs (auto dérision assurée pour moi!!! J'espère ne pas faire partie de la caricature...)

Voici la reprise écrite des 10 outils :

  1. Ne soyez pas multitâches, soyez là au moment de la conversation.
  2. Ne donnez pas de leçons, c'est-à-dire, ne donnez pas votre opinion sans vous laisser aucune opportunité d'élargir votre esprit et de grandir lors de la conversation. En gros, mettez de coté votre opinion, sachez vous effacer car chaque personne a toujours quelque chose à vous apprendre. De plus, l'autre se livre davantage si vous prenez en compte son point de vue, ce qui enrichira et approfondira vos échanges.
  3. Posez des questions ouvertes
  4. Suivez le flot (ne vous laissez pas emporter par une question hors sujet qui vous vient à l'esprit au moment où l'autre parle). Il ne s'agit pas de vous, il s'agit d'écouter l'autre jusqu'au bout.
  5. Si vous ne savez pas, dites le.
  6. Ne comparez pas votre expérience à celle des autres (ne pas ramener le sujet à soi, au risque de se mettre en avant au lieu d'écouter l'autre).
  7. Ne vous répétez pas
  8. Épargnez les détails
  9. Écoutez! Aujourd'hui, nous n'écoutons malheureusement plus dans l'intention de comprendre, nous écoutons dans l'intention de répondre... (limites de mon dernier article, par lequel il faut quand même commencer).
  10. Soyez brefs et concis

Voici la source des ces concepts à mettre en pratique pour avoir une conversation plus intéressante et enrichissante avec les autres (à voir rien que pour l'humour avec lequel les clés sont amenées) :

En conclusion, la clé de conversations plus enrichissantes se résume à une seule phrase :

Intéressons nous aux autres et recherchons à savoir ce qu'ils ont à nous apprendre.

Et le reste viendra de lui-même! Si vous mettez en pratique les outils de l'article de la semaine dernière sans avoir cela en tête, cela ne servira à rien, comme le dit Céleste Headlee de manière plus prosaïque. 


Objectifs de la semaine :

 

Cette semaine, je vous propose de choisir et de tester trois de ces dix astuces.

 

Si vous avez une soirée ou une sortie avec des proches, profitez en pour les employer.

 

Utilisez les également au quotidien avec votre famille ou vos colocataires. Si vous vivez seuls, appelez quelqu'un au téléphone. Vous pouvez aussi essayer avec vos collègues si cela s'y prête.

 

Utilisez-les au moins lors de deux conversations dans la semaine.

 

Notez à la fin de la semaine ce que cette nouvelle façon de faire aura changé pour vous et dans la façon dont l'autre se comporte avec vous.

 

Je précise que vous pouvez changer d'outils si vous vous rendez compte que ceux que vous avez choisis ne vous conviennent pas.

 

Vous pouvez aussi en rajouter si vous le souhaitez. Mais trois, c'est déjà du travail!


Bilan

Les trois outils que j'ai choisi d'utiliser sont ceux que je trouve les plus intéressants, mais cela reste bien évidemment subjectif (un bilan personnel l'est forcément de toutes façons ;)).

 

J'avoue que le premier est un peu la solution de facilité pour moi, à savoir, "écouter". J'aime en effet beaucoup écouter les autres, surtout quand il s'agit de leur vie personnelle. J'ai toujours trouvé cela intéressant car cela permet de se rapprocher de l'autre et d'avoir une relation plus intime. Enfin, ça, ce sont les conséquences positives que l'on en retire, mais à la base, il est important d'être sincère et d'aimer réellement écouter l'autre, ce qui est mon cas (après, ça dépend des personnes et du fameux feeling!). Donc, je confirme qu'écouter est un outil super pour avoir des conversations vraiment différentes des habituelles puisque l'on crée une interaction plus profonde avec l'autre qui se sent apprécié car... écouté! Et qui donc se livrera plus. Une relation de confiance peut alors s'installer.

 

Le deuxième outil est plus difficile mais ô combien important : "s'ouvrir à l'opinion des autres, même s'il est contraire au vôtre". En gros, cela veut dire qu'il faut s'intéresser à ce que l'autre nous dit, même si au premier abord, cela ne vous intéresse pas. Cela n'a rien d'hypocrite, je vous arrête tout de suite! Non, c'est au contraire une merveilleuse manière d'ouvrir son esprit. C'est un peu comme les dissertations du lycée : pour forger votre esprit critique, il faut confronter une thèse et une antithèse (=une idée et son contraire) afin d'arriver au plus intéressant, à savoir, la synthèse, qui découle des avantages des deux idées (pour simplifier...) Il m'arrive souvent d'être dans des conversations qui ne me passionnent pas. Rappelez vous, j'aime surtout (mais pas que...) quand on parle de sa vie personnelle. Vous vous doutez bien que tout le monde ne me parle pas de ça et que c'est plus quand on est deux que cela est possible. En groupe, il m'arrive de suivre des conversations qui m'intéressent moins. MAIS, il y a toujours quelque chose à apprendre des autres! Et j'avoue que depuis que je sais ça et que j'essaie de m'ouvrir à des conversations, à des personnes différentes que d'habitude, je subis beaucoup moins ce genre de discussions. J'en apprends plus sur les autres et me rends compte qu'il n'y a pas que mon point de vue qui compte. Avouez que l'on a tendance à croire, même inconsciemment, que notre façon de voir l'amitié et les relations est la meilleure. En essayant de s'ouvrir à d'autres points de vue, parfois même d'autres vérités, tant certaines personnes ont un avis arrêté sur la question, on se rends déjà compte que l'on est nous même pas très clean et avons souvent envie d'imposer aux autres notre façon de voir les choses (dommage que je m'en rende parfois compte qu'après coup). De plus, cela permet de prendre le large par rapport à nos modes de pensées habituelles. Alors si vous aimez l'aventure, cet outil est fait pour vous!

 

Le dernier outil que je ne pouvais pas ne pas mettre en application consistait à "arrêter de ramener les choses à soi". C'est grâce à mon chéri que je m'en suis aperçue : quand on parle ensemble, j'ai tendance à donner des exemples de mon propre vécu pour illustrer ses propos. Je pensais que cela lui montrait que je le comprenais parce que j'avais vécu les mêmes choses, mais en fait, cela n'a rien à voir car chacun vit les choses différemment, même si les expériences semblent similaires. Je me suis donc abstenue et cela a amélioré nos échanges. J'ai même remarqué qu'il était plus prompt à parler et à développer de lui même ses impressions, alors qu'avant je l'aurais interrompu pour parler de moi... Cela vaut aussi pour les ami(e)s et rebondit sur le dernier outil : écouter vraiment l'autre. Il s'agit de lui et non de vous. Dur dur parfois mais tellement enrichissant!

 

Et vous, avez vous essayé ces outils? Qu'en avez vous pensé?

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Commentaires: 2
  • #1

    philippe (mercredi, 22 février 2017 21:41)

    Je pense que pour avoir une conversation intéressante avec l'autre, il faut avoir des atomes crochus, c'est à dire des centres d'intérêts communs. Au fait, bravo, Elodie pour tes belles photos! C'est une petite démonstration de ta méthode, si brillamment expliquée plus haut. Tu as non seulement bon goût mais tu sais choisir les instants magiques de la belle lumière d'un jour de beau temps. Mais je pense qu'il y a des personnes avec qui ont a du feeling et d'autres qui nous laisse indifférents, c'est la magie de l'inconscient, des émotions, de notre expression faciale et corporelle. Si l'on rajoute le travail sur soi, la bonne éducation, le savoir être et le savoir vivre, l'empathie, le sourire, alors on a les bons ingrédients pour une parfaite relation et communication.

  • #2

    Elodie (auteur du blog) (jeudi, 23 février 2017 18:11)

    Oui, je suis tout à fait d'accord : avoir des atomes crochus est l'ingrédient essentiel d'une conversation intéressante et agréable. Malgré tout, ouvrons nous parfois à des échanges avec des personnes qui ont des points de vue différents et avec qui le feeling n'est pas forcément au rdv : on peut toujours apprendre de tout le monde (référence à la vidéo de Céleste Headlee).
    Merci beaucoup pour tes retours positifs, notamment pour mes photos. J'aime en effet beaucoup aussi cette activité et le blog permet aussi de m'exprimer à ce niveau là ;)