Faites des erreurs, vous vous remercierez

Dans ce nouvel article, le titre peut vous surprendre mais ne vous a-t-on jamais dit qu'il ne fallait pas se fier aux apparences?

Revenons tout d'abord à la définition du terme en lui-même. Si on reste objectif et que l'on n'associe pas de croyances négatives sur ce mot, l'erreur est tout simplement une action ou une pensée non prévue par rapport à une norme.

Le problème vient du fait que cette norme, qui devrait être neutre et objective, est très souvent jugée par l'ego : le notre, celui des autres et celui de la société. C'est pour cela que par exemple, l’Éducation Nationale a demandé à ses professeurs de ne plus employer le terme "faute d'orthographe" mais "erreur d'orthographe". Quelle différence? Le mot "faute" renvoie à l'idée du Bien et du Mal.

D'où la culpabilisation de celui qui en fait : "c'est mal de faire des fautes d'orthographe, je suis nul..." alors que l'erreur d'orthographe n'a pas de connotation. Elle est d'ailleurs pédagogique. En effet, tout bon pédagogue sait que quel soit l'apprentissage effectué par son élève, celui-ci évoluera grâce à ses erreurs. L'ego des élèves souffre s'il n'a pas conscience qu'"erreur" rime avec avancée et non avec une dévalorisation de sa personne (oserai-je dire que les adultes souffrent aussi de cette façon de se considérer, même en sortant du cadre des dictées?). Par conséquent, en employant le terme "avancée", j'entends la possibilité d'aller de l'avant, de cheminer, grâce au recadrage que l'erreur nous permet de faire.

 

N'oublions pas non plus que beaucoup de découvertes et d'inventions ont été créées grâce à des "erreurs", comme cet exemple emblématique d'Alexander Fleming qui a découvert la pénicilline en revenant de vacances. En effet, ses boites de Petri contenant des staphylocoques ont été contaminées pendant ses congés par un champignon microscopique, arrivé là par erreur à cause de son voisin mycologue. Il s'aperçoit alors que les staphylocoques ont été éliminés grâce à la moisissure de ce champignon. Voilà comment les antibiotiques ont été découverts, par erreur... et grâce à des vacances sans doute trop longues... Quand on vous dit qu'il faut relâcher la pression! Avec du recul, certaines découvertes sont même qualifiées d'idées de génie. Évidemment, de leur temps, nos génies ont eu des difficultés avec les normes de leur époque et étaient souvent pris pour des fous, mais passons...

 

 

Par conséquent, quand je dis : "faites des erreurs, vous vous remercierez", je veux dire que la culpabilité n'apporte jamais rien de bon même si c'est un réflexe naturel chez l'être humain. L'erreur n'est pas mauvaise, elle est utile. Elle nous permet de nous rapprocher de plus en plus de la vie que nous voulons. Je ne citerai qu'Emmanuel Moire pour illustrer cette idée en reprenant les paroles d'une de ses chansons : "Je peux seulement te dire Qu'il m'a fallu la peur pour être rassuré Que j'ai connu la douleur avant d'être consolé Qu'il m'a fallu les pleurs pour ne plus rien cacher Que j'ai connu la rancœur bien avant d'être apaisé Tu ne sais pas encore ce que je sais par cœur."

 

Pour terminer, sachez donc que faire des erreurs est même souhaitable car elles représentent le meilleur moyen d'apprendre et de devenir conscient de ce que nous sommes, de nos ressources intérieures, de nos possibilités, de ce que nous ne voulons pas et par conséquent, nous mènent vers ce que nous voulons. Remplacez donc le terme "erreur" par celui "d'apprentissage" ou "d'expérience", car ils sont synonymes. De cette façon, vous pourrez enfin considérer le bénéfice de l'erreur. Essayez, rien qu'avec mon titre, et dans la vie, jetez vous à l'eau et retirez en des erreurs, enfin je veux dire, retirez en de l'expérience...


Objectif :

 

observer les erreurs que je serai amenée à faire quotidiennement pendant cette semaine et les considérer comme une avancée vers quelque chose d'autre, vers une automatisation en cours de meilleurs habitudes et non comme un échec en soi.

 

Je reste ouverte à toutes sortes d'erreurs mais aussi à mes difficultés par rapport à la notion d'acceptation et aux accords toltèques que je continue d'expérimenter.


Bilan

Quand on parle d'erreur, on imagine souvent quelque chose de grave, en tout cas c'est ce à quoi je m'attendais au cours de cette semaine. Je pensais que j'allais faire des fautes plus grosses que moi dont on aurait pu retirer quelques envolées philosophiques en terme de développement personnel. Et puis, non, rien, nada... En réfléchissant aux erreurs que j'ai faites, il n'y a que de petites choses qui semblent sans intérêt.

 

Par exemple, comme je n'avais plus assez de farine de blé pour faire des crêpes, j'ai compensé les quelques 10g manquants avec de la farine de pois chiche... Le résultat était très différent de ce à quoi je m'attendais. En gros, c'était dégueulasse (pardon pour le gros mot mais c'est le seul qui correspond à ce que je veux dire). Mais on peut déjà retirer quelque chose de cette erreur : d'une part je ne changerai plus un ingrédient dans une recette de cuisine sans vérifier d'abord sur internet si l'ingrédient en question est interchangeable avec un autre (merci les copines qui ont un blog de cuisine...), d'autre part cela m'a appris à être moins susceptible en cuisine. Mais attention, il n'y a pas que cette erreur là en elle même qui, d'un coup, m'a rendue poins susceptible quand je rate un plat. C'est la succession d'erreurs en cuisine qui m'a appris à devenir plus humble. Il m'arrive encore de m'énerver mais j'essaie de m'observer et d'accepter que je ne peux pas toujours tout faire parfaitement. J'ai saisi l'occasion avec ces crêpes ratées et la cerise sur le gâteau, c'est que nous avons bien ri avec mon compagnon. C'est aussi une anecdote drôle à raconter lors de soirées. Cette erreur, aussi bénigne soit elle m'a donc apporté de l'expérience. 

 

Pour conclure, ce que j'ai retenu de cette expérimentation, c'est qu'outre le fait de prendre conscience que les erreurs nous permettent d'avancer dans l'acquisition d'un savoir (faire la cuisine, bien écrire, savoir manager, apprendre à conduire...) au moment où on l'apprend (alias "c'est en forgeant qu'on devient forgeron"), les erreurs sont également un moment privilégié pour s'entrainer à être plus indulgent avec soi et pour apprendre à gérer ses émotions. Pour reprendre l'exemple précédent, il n'y a qu'en faisant des erreurs en cuisine que je peux être confrontée à de l'énervement qui est en fait dirigé contre moi. Dans ces moments là, je me trouve nulle et j'ai peur que les autres me critiquent.  Et bien, c'est en étant attentive à ce genre d'erreur que je peux m'entraîner à ne pas tout prendre personnellement (accord toltèque) et que je peux travailler l'acceptation. Et plus je m'entrainerai, mieux je gèrerai ma susceptibilité en cuisine.

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Commentaires: 3
  • #1

    Haleyball (mercredi, 24 février 2016 09:51)

    J'ai pu inventorier mes différentes erreurs de la semaine ou même d'une période mais je n'arrive pas à les accepter pour autant. En fait, dans mon cas j'ai plutôt le sentiment de répéter certaines erreurs et de ne pas en tirer.
    Je vais prendre un exemple, je ne suis pas quelqu'un de très ordonnée, je dirais même que j'ai tendance à éparpiller mes affaires. Ce côté désordonnée ne joue pas en ma faveur par exemple dans la construction de mon mémoire, le travail d'archives nécessitant une certaine organisation. J'avais passé quelques heures à rédiger un commentaire de texte et en quelques minutes par excès de bazar sur mon bureau, mon travail s'est envolé en miettes dans ma poubelle.
    J'ai beau me dire, tu devras ranger ton bureau, l'organisation ne serait que profitable à ton travail, je sombre toujours dans le manque d'organisation et je n'arrive pas à y remédier…

  • #2

    Elodie (auteur du blog) (mercredi, 24 février 2016 15:53)

    T'était-il déjà arrivé de faire tomber ton travail dans une poubelle malencontreusement? Je ne pense pas et je suis persuadée que même si tu restes désordonnée et que tu ne vas pas devenir une fée de l'organisation en un jour, il ne t'arrivera plus cette erreur là car elle a été dommageable pour ton travail. C'est en cela que tu peux apprendre de cette erreur. Par contre, la notion "être organisée" est trop générale. Ce serait comme si un enfant disait alors qu'il fait encore des erreurs en révisant son alphabet "je veux savoir lire tout de suite". Vas-y erreur par erreur.

    Par contre je me demande si le fait de vouloir être organisée n'est pas une résolution qui au fond ne vient pas de toi. Lis l'article sur les bonnes résolutions et dis moi si en fin de compte, ce n'est pas la société ou ce que tu imagines que veut la société qui fait que tu veux absolument être organisée. Et, ta désorganisation t'a t elle empêchée de réussir tes études?

    Petite précision : l'acceptation, c'est prendre les choses comme elles viennent pour le moment même si elles ne nous conviennent pas.

  • #3

    Gala (vendredi, 26 février 2016 19:36)

    ça y est, je me lance enfin dans un commentaire! D'habitude, je n'aime pas trop commenter, surtout sur des sujets aussi personnels mais je te suis depuis quelques semaines et j'aimerais te remercier pour tous tes conseils car pour une fois, on nous donne de vrais outils et pas seulement le début de quelque chose pour avoir la fin payante... et en plus le coté test me plait. Je comprends mieux les concepts et cela me rassure que tu sois confrontée toi aussi à des problèmes parfois. Continue :) et merci!