Comment sortir du triangle de Karpman avec 2 trucs tout simples dont personne ne parle?

Aimeriez vous ne plus vous laisser entraîner dans des disputes sans fond? Arrêter de vous retrouver malgré vous en position de bourreau? Comment vous sentiriez vous si vous arriviez à désamorcer une tentative de victimisation de vos proches ou de vous même? Quelle confiance en soi vous auriez en sachant reconnaître votre propre jeu psychologique, déceler si vous agissez en tant que bourreau, victime ou sauveur et être capable de désamorcer n'importe quelle dispute en quelques secondes? Quel bien être vous ressentiriez en sachant ne pas vous laisser entrainer dans ce triangle dramatique?

 

Bien sûr, il est toujours difficile de ne pas se laisser entraîner dans des jeux psychologiques, notamment dans des disputes de couple. On a toujours l'impression que l'on peut démarrer au quart de tour et que plus rien ne peut nous arrêter une fois que 

 

l'on a commencé à entrer dans ce triangle dramatique : on crie, on pleure, on change de pièce et on claque des portes... Toutes ces réactions en chaîne qui font monter les disputes, que ce soit les disputes de couple ou avec vos amis ou votre famille sont en très grande partie causées par ce que l'on appelle en développement personnel le triangle de Karpman. Le concept est simple : de manière inconsciente, pour nous protéger ou attirer de l'attention, nous pouvons endosser chacun notre tour trois rôles : celui de bourreau, de victime et de sauveur. Et ces trois rôles, si vous les jouez, vous mènerons immanquablement à une dispute.

  • Vous êtes bourreau lorsque vous critiquez, humiliez, donnez des ordres agressifs à quelqu'un que vous reconnaissez inconsciemment dans le rôle de la victime. Si vous ne vous reconnaissez pas dans ce rôle, pensez à toutes les fois où vous vous êtes mis en colère et avez reproché à quelqu'un quelque chose, comme à votre conjoint ou à votre colocataire par exemple. Que vous ayez raison ou tort importe peu. 
  • Vous êtes victime quand vous vous apitoyez sur votre sort, que vous ayez raison ou non. Vous avez tendance à vous victimisez et à penser que rien ne va, qu'il n'y pas de solution à votre problème et aimez que les autres vous écoutent et vous plaignent.
  • Vous êtes sauveur quand vous faites votre mère poule avec tout le monde : vous étouffez l'autre par votre aide sans lui demander s'il en a besoin, vous n'êtes heureux qu'en ayant la reconnaissance de ceux que vous aidez, vous infantilisez les autres en faisant les choses à leur place pour les aider.

En lisant ces lignes, vous avez peut être reconnu certaines personnes ou des situations ou peut être même avez retrouvé un rôle que vous jouez personnellement plus souvent que d'autres. En tout cas, personne ne doit se leurrer : nous entrons tous dans ce triangle dramatique et nous y jouons chacun tous les rôles, parfois en quelques secondes, moi y compris... Rendez-vous pour le bilan de la semaine prochaine si vous voulez rire et voir que personne n'est épargné...

 

Mais moi, tout comme vous, ce qui m'intéresse, c'est de savoir à quel moment j'entre dans le triangle de Karpman et surtout de savoir comment je peux en sortir. Avant de vous donner deux astuces qui peuvent très rapidement tout changer, je vais juste répondre à une objection très importante que vous m'avez surement faite au moment où vous lisiez les définitions du bourreau victime sauveur de cet article :

se mettre en colère et/aider les autres ne sont pas des choses mauvaises et il faut savoir se défendre contre une agression ou secourir quelqu'un qui a besoin de nous. Bien sûr je vous réponds "oui"! On a même le droit d'être parfois triste et de chercher du réconfort auprès des autres. Là où ça devient embêtant, c'est quand nous jouons un jeu, en gros lorsque nous nous servons des autres pour arriver à nos fins :

  • S'énerver non pas pour se défendre réellement mais pour se rassurer et voir que l'on a le contrôle sur les autres et donc sur sa vie.
  • Partager sa tristesse avec quelqu'un non pas pour trouver des solutions mais pour qu'il nous montre qu'il nous aime.
  • Aider quelqu'un non pas juste pour le secourir mais pour se sentir important et avoir de la reconnaissance.

NB :  Sachez que ce jeu est tellement insidieux que vous pouvez même le jouer tout seul avec vous même. En général, on est bourreau avec soi même, victime avec les autres et vice versa. Ce sera peut être le sujet d'un autre article.

 

 

 

Avant de passer aux solutions, voici un petit extrait d'un film qui s'appelle "oui, mais..." et qui illustre parfaitement le triangle dramatique de bourreau victime sauveur ou triangle de Karpman :


Objectifs de la semaine : 2 trucs tout simples dont personne ne parle pour désamorcer une dispute!

 

1) Apprenez à repérer quand vous êtes dans le triangle de Karpman :

vous pouvez vous en rendre compte en quelques secondes : dès que quelqu'un s'énerve à cause de l'un de vos comportements, vous pouvez être sûrs que vous êtes en train de jouer avec l'autre les rôles de bourreau victime sauveur.

 

2) Sortez-en par le rire et rien de tel que l'auto dérision :

dès que vous avez énervé quelqu'un (sans le faire exprès), prenez conscience du rôle que vous êtes en train de jouer. Est ce que l'autre s'est énervé parce que vous vous victimisiez, parce que vous faisiez votre bourreau critiqueur ou parce que vous entriez dans sa zone de confort en voulant l'aider alors qu'il ne vous avait rien demandé? Une fois que vous l'avez reconnu, jouez ce rôle volontairement en l'exagérant et en étant très ironique envers vous même. Par exemple, imitez l'accent allemand quand vous vous voyez en train d'être bourreau puis riez de vous même et excusez vous auprès de l'autre. Si vous jouez la victime, imitez l'accent de Caliméro ou de Titeuf "c'est pô juste!". Si vous jouer le sauveur dites en riant "excuse moi, mère térésa est revenue sans que je ne m'en aperçoive!" tout en mimant un saint qui joint les mains. Les possibilités sont illimitées en ce qui concerne l'auto-dérision! Et cela désamorcera votre dispute en quelques secondes!

 

Je m'en vais donc tester pour vous ces deux trucs tout simples dont personne ne parle. Bien sûr, il y a des personnes avec qui l'humour passe mieux qu'avec d'autres. Si vous ne vous sentez pas de le faire avec votre patron par exemple, faites le dans votre tête tout seul. Cela aura le mérite de vous faire perdre votre rôle immédiatement et si l'autre veut rester dans le triangle, laissez y le. Il finira par en sortir tout seul puisqu'il n'aura plus de prise sur vous : et oui, vous n'êtes plus dans le trian-glE, nananèreRE! Ces deux outils concernent plutôt la vie privée : disputes de couple, d'amis, de famille proche.  

 


Bilan

Je vais peut être vous faire rire sur ce bilan hebdomadaire, mais la mise en pratique des outils a été pour moi ce que l'on appelle "le tout ou rien"... Je vous explique : en début de semaine, tout juste après avoir publié l'article sur le triangle de Karpman, j'étais hyper motivée et j'ai été très contente de l’outil que je vous avais conseillé. Et malgré le fait que j'avais énormément peur de passer pour une abrutie si je jouais un rôle auto-dérisoire sur ma façon de me comporter, tout s'est très bien passé.

 

Pour la petite histoire, sachez que j'avais commandé un colis qui devait arriver samedi, dernier délais, pour l'anniversaire de ma moitié. J'avais pris mes dispositions pour qu'il nous parvienne à temps (commandé environ deux semaines en amont). Seulement, il n'est pas arrivé avant son anniversaire. Deux jours avant, j'étais déjà très énervée à cause de cela, au point de le confier à mon compagnon et de foutre en l'air la surprise... Je passais  donc sans arrêt du rôle de victime (dont le colis n'arrivait pas) au rôle de bourreau (parce que tout m'énervait à cause de ça). Si l'on revient au premier outil que je vous ai donné, on peut donc constater que l'énervement et la colère sont deux indicateurs assez précis qui vous permettront de voir si vous prenez l'un des rôles du triangle de Karpman. 

 

Ensuite, j'ai bien sûr mis en pratique le second outils en surjouant le rôle du bourreau : j'ai essayé l'accent allemand mais j'ai aussi eu l'idée d'imiter la façon de parler d'une chieuse autoritaire. D'une part, je riais de moi puis cela faisait rire mon compagnon. Donc je trouve que ça marche très bien pour tuer un conflit dans l’œuf. En effet, si je n'avais pas fait ça, mon compagnon se serait forcément défendu et ça se serait transformé en conflit. Là, on est dans "le tout", c'est à dire que ça marchait. 

 

J'ai malheureusement été dans "le rien" en fin de semaine de test. Comme le colis n'est pas arrivé avant son anniversaire, je suis totalement sortie de mes gonds, ayant peur qu'il croie que je ne l'aime pas, que je n'avais pas bien prévu son anniversaire, qu'il croie que le colis en retard n'était qu'une fausse excuse... Je me suis pris la tête! J'ai été incapable de contrôler ma colère et donc de mettre en pratique l'outil. Après coup je me suis dit "mince! j'ai oublié de surjouer mon énervement pour le faire rire et éviter qu'on se prenne la tête!" Heureusement, mon compagnon n'est pas rentré dans la dispute parce qu'il savait que ce n'était pas contre lui mais contre la situation que je m'emportais (comme quoi, mes efforts de début de semaine ont eu un effet bénéfique à long terme). Bon, je vous rassure, je n'étais pas un bourreau non stop! C'est juste pour vous montrer que, quand on est très énervé, c'est difficile de se contrôler assez pour mettre en pratique le 2ème outil. En tout cas, c'est le bilan que j'en ai fait et rien ne surpasse pour l'instant, personnellement, l'outil dont je vous avais parlé dans l'article sur la susceptibilité, à savoir, le fait de compter jusqu'à dix quand on sent la colère monter, car au bout de dix secondes, la colère disparaît si on décide de ne plus l'alimenter par la suite (testé et approuvé!).

 

Le bilan est donc assez mitigé, mais d'ici l'article de la semaine prochaine, je tâcherai de continuer à pratiquer ces outils pour pouvoir être plus précise sur les résultats et grossir le bilan si je constate des éléments supplémentaires intéressants. Peut être ai-je besoin de plus d'entrainement, nous verrons.  Si jamais vous aussi vous avez été déçus par cet outil ou si au contraire cela a marché pour vous, n'hésitez pas à le partager dans les commentaires, cela pourra grandement aider ceux qui ont besoin de savoir si cet outil est performant dans le cas d'une dispute ou s'il faut le laisser tomber. Ensemble, faisons avancer la recherche dans le développement personnel ;)  

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Commentaires: 2
  • #1

    carla (jeudi, 02 juin 2016 19:59)

    j'ai essayé l'auto dérision aujourd'hui et je dois dire que ça marche assez bien, même trop vite, c'est incroyable! Le plus dur finalement, c'est de se motiver. Ce n'est pas toujours facile d'avouer ses erreurs...

  • #2

    Elodie (auteur du blog) (mardi, 07 juin 2016 14:22)

    Merci pour ton commentaire qui me rassure un peu : cela a marché pour toi, ce qui montre que cet outil n'est pas à mettre à la poubelle finalement! Mais comme tu le dis, même s'il fonctionne, ce n'est pas toujours facile de penser à l'utiliser.