Comment avoir confiance en soi lors d'un entretien d'embauche?

Ne serait-ce pas merveilleux de pouvoir avoir confiance dans ses capacités lors d'un entretien d'embauche? De ne pas douter de ses compétences mais au contraire de savoir s'affirmer et montrer notre valeur quelles que soient les circonstances?

 

Malheureusement, on manque souvent d'estime pour soi. Même si on sait que les autres candidats peuvent aussi avoir des défauts, les nôtres nous paraissent toujours

plus gros. On se dévalorise, on a peur de l'échec. Et le contexte économique n'est pas là non plus pour nous rassurer. Malgré les entrainements donnés par Pôle Emploi, malgré le fait de connaître les techniques d'entretien, la mise en pratique vous paraît difficile. Alors que faire?

Avant d'entrer dans les détails, soyez cependant conscients que cet article n'aura pas pour but de vous apprendre à mener un entretien d'embauche, formation théorique que vous trouverez facilement chez Pole Emploi et que je vous recommande dans un premier temps si ce n'est déjà fait (non, je ne suis pas subventionnée par l’État!). 

Mon but ici est de vous aider à agir malgré des croyances limitantes sur vous-même. Comprenons nous bien : ce n'est pas en un seul article que l'on peut gérer en profondeur une émotion comme la peur, celle de l'échec notamment. Comme pour mon article sur la susceptibilité, je ne vais pas pouvoir vous aider à soigner durablement celle-ci, ce qui nécessiterait un suivi de coaching de plusieurs séances.  Par contre, je peux vous donner des outils qui vous aideront à passer à l'action bien que votre peur vous semble insurmontable.

Les croyances limitantes

Ce que vous devez savoir dans un premier temps, c'est que vos croyances limitantes sont contagieuses. En effet, tout ce que vous pensez de vous a des répercussions sur l'autre et se ressent. Cela est particulièrement visible avec les enfants : quand vous êtes stressé par exemple, ils le ressentent tout de suite, bien que vous fassiez tout pour que cela ne se voit pas. C'est quelque chose d'extrêmement important à savoir, et la bonne nouvelle, c'est que ça marche aussi avec les croyances positives. D'ailleurs, il n'y a pas que sur les autres que cela a des répercussions, mais aussi surtout sur vous : vous finirez par être ce que vous pensez. L'urgence est donc de stopper le plus possible ces croyances négatives sur vos capacités et compétences. Vous êtes avec vous même comme un parent autoritaire qui ne cesse de vous dévaloriser. Comment être bien dans ces circonstances? Comment mettre en valeur vos compétences dans ces conditions? Autant dire que le terreau n'est pas fertile...

 

Ce qu'il faut donc retenir, c'est que si au moment de l'entretien d'embauche, vous pensez du mal de vous, même si vous parlez de vos compétences à l'employeur, il va ressentir votre mal être. Ainsi, si au fond de vous, vous ne vous croyez pas assez doué et digne d'être pris parce que vous sortez par exemple d'un congé parental ou parce que vous n'avez pas fait une école aussi prestigieuse que d'autres,  ou que vous n'avez pas assez d'expérience dans le domaine, ou que vous êtes trop jeune, trop vieux, êtes sorti depuis trop longtemps du type de métier que vous recherchez... Vous allez ainsi influencer les pensées de votre interlocuteur dans ce sens là alors qu'il n'y airait pas forcément pensé sinon. D'ailleurs, nous ne devrions pas croire que nous savons ce que le recruteur recherche. Nous pensons qu'il a des attentes parfois aux antipodes de ce que nous pensons :

Pour la petite histoire, je suis en train de coacher par téléphone le chef d'entreprise d'une petite PME que je ne nommerai pas dans un soucis d'anonymat. Il me confiait que cela le stressait de recevoir en entretien d'embauche des candidats. Il recherche (enfin, recherchait maintenant) une assistante administrative. Il en avait marre des personne sortant des écoles de secrétariat car elles ne savaient pas s'adapter au poste qu'il proposait et n'étaient pas assez polyvalentes. Il a fini par recruter une personne qui avait une licence de droit et revenait d'un congé parental. "Au moins celle là ne partira plus parce qu'elle est enceinte" me confia t il.

Quelques semaines plus tard, dans le cadre des coachings gratuits, j'ai été contactée par une personne qui était effrayée à l'idée qu'un employeur ne la prenne pas parce qu'elle sortait d'un congé maternité et n'avait pas travaillé dans le domaine qu'elle voulait depuis plusieurs années. Elle pensait que de jeunes gens sortant de leurs écoles seraient plus intéressant pour un patron.  

Voyez vous le problème?

Ces deux là se seraient entendus en entretien, même s'ils sont chacun portés par des jugements envers eux et les autres. Personne n'a tout à fait tort ni tout à fait raison. Ce ne sont que des croyances.

Gérer la peur

Par conséquent, pour revenir aux pensées limitantes, il va falloir monter dans l'arène en les laissant derrière vous. Le mieux, bien évidemment, c'est de ne pas les avoir, mais comme je vous le disais, cela demande beaucoup de temps. Efforcez vous donc de laisser vos croyances négatives dans les coulisses. Par contre, votre peur sera toujours là. Mais, ne la combattez pas, voyez là comme un trac normal et dites lui :

"je sais que tu es là pour m'aider et je te remercie. Mais je vais y arriver, ne t'en fais pas. Pourrais tu t'écarter un peu derrière moi. Si jamais j'ai besoin de toi, je t'appellerai".

Dites vous cela à chaque fois que la peur remonte, même si c'est souvent. Cela vous apaisera. 

S'attendre au pire pour avoir des arguments en béton et vous rassurer

Un petit truc qui devrait vous rassurer : sachez, avant de commencer la lecture des conseils qui suivent, que 80% de nos peurs sont erronées. ça fait réfléchir, non?

Ceci étant, pour vous préparer en amont et transformer vos croyances négatives en atouts, faites ceci :

  • Imaginez le pire qu'il puisse vous arriver, les questions que vous redoutez le plus que les recruteurs vous posent et faites comme si cela allait vraiment arriver. L'erreur serait d'espérer que ça n'arrive pas. Du coup, vous resterez focalisé sur la peur que cela arrive et cela vous destabilisera, même s'il ne pose pas la question et encore plus s'il la pose.
  • Préparez des arguments, des réponses à ces questions qui vous mettent en valeur et montrent votre enthousiasme. N'arrivez pas sans plan. Vos peurs sont aussi là pour vous prévenir d'un danger potentiel, alors préparez vous y.

Pour vous aider à trouver des arguments positifs envers vous, pensez aussi à des contre arguments (vous verrez notamment que les exemples que je donne sont inspirés de l'exemple précédent) :

  • Si vous avez peur que des personnes sortant de l'école soient plus appréciées que vous, imaginez le contraire : l'employeur ne veut pas non plus de personnes qui n'ont aucune expérience dans la vie professionnelle. Mettez donc en valeur les vôtres.
  • Si vous n'avez pas toujours travaillé dans le domaine pour lequel vous postulez, le contraire serait des gens qui n'ont aucune polyvalence et n'ont pas été capables de rebondir dans une autre voie en attendant un ciel plus clément.
  • Si vous avez peur que l'on ne vous prenne pas à cause d'un long congé maternel ou paternel, le contraire serait un jeune postulant qui va surement partir en congé un jour ou l'autre alors que vous, vous ne le ferez plus.
  • Etc

Donner du sens

Ensuite, souvenez vous de pourquoi vous choisissez cette voie plutôt qu'une autre. Si vous mettez du sens à ce que vous voulez, vous obtiendrez un charisme particulier. Ne dites pas des lieux communs comme "je suis polyvalent(e), j'aime le travail en groupe, je suis dynamique, je suis souriant(e)..." sur un ton banal pour impressionner. Dites les choses parce que vous y croyez. Quand vous donnez vos qualités, expliquez en quoi elles sont utiles pour votre employeur, que cela vous porte, vous enthousiasme. Le ton est très important, sinon, vous allez faire comme Droopy :

(si la vidéo n'apparaît pas, utilisez cette adresse : https://www.youtube.com/watch?v=tSWf_yIV-d4)

Le positionnement de votre corps

Cela m'amène à l'un des éléments le plus important à retenir : le positionnement de votre corps en dit plus que vos paroles. Et votre positionnement vous amène vous même dans un état d'esprit plus facilement que les paroles. Un petit test pour comprendre?

  • Arrondissez le dos et baissez la tête et dites "je suis heureux"
  • Mettez vous droit, souriez (en montrant vos dents!) et dites "je suis malheureux"

Est ce que vous vous croyez vraiment quand vous le dites? Vous sentez vous heureux quand vous courbez le dos? Vous sentez vous triste quand vous souriez, même en vous forçant? Faites le aussi devant votre conjoint(e) ou devant un proche. Les avez vous convaincus par vos paroles? Non, ils retiennent essentiellement votre posture.

La posture est plus puissante que les paroles sur votre mental. Et la bonne nouvelle, c'est que c'est aussi contagieux... Cela est valable lors de l'entretien d'embauche mais également dans la vie de tous les jours! Si vous avez une posture de confiance, votre cerveau et notamment vos émotions suivront. Voyez les résultats de l'article sur le sourire pour vous en convaincre :

Et n'oubliez pas non plus que cela fonctionne aussi avec le positionnement de votre voix. Même si vous mourez de peur à l'intérieur, si votre ton de voix est ferme et enthousiaste et qu'en plus la posture de votre corps montre de l'aisance, l'employeur n'y verra que du feu. Bien sûr, c'est encore mieux si les croyances positives suivent et si vous laissez les limitantes en coulisse comme je le disais plus haut.

Focus

Ce mot, souvent utilisé par les coachs, signifie que vous devez rester concentré sur votre objectif. Si vous souhaitez travailler dans ce domaine, restez focalisé dessus. Dès que vous vous entendez vous dire "je suis nul, je n'y arriverai jamais, je ne pourrai convaincre personne...", arrêtez vous et dites vous "stop, c'est faux. Je suis une personne intelligente". Point à la ligne. Le but est de stopper vos croyances limitantes dans l’œuf.  Par contre, vous devez croire dans la phrase positive que vous vous dites. Vous devez ressentir avec enthousiasme les choses, sinon, cela ne fera pas grand chose.   


Objectifs de la semaine :

 

1) Travaillez la posture de votre corps : entrainez-vous à faire des entretiens (seul en vous filmant de préférence et/ou devant un proche et/ou dans un exercice avec Pôle Emploi et/ou avec un coach) en ayant le dos droit, les épaules en arrière, la tête bien posée sur les épaules, les jambes non croisées mais bien posées à terre, les bras posés sur la table et tout ce qui peut montrer de l'assurance comme le sourire, une expression d'assurance dans les yeux etc.

Vous pouvez, pour vous aider, vous inspirer de quelqu'un que vous admirez pour sa confiance en lui(elle), que vous la connaissiez ou que ce soit une personnalité.

Ayez aussi une posture de confiance au quotidien dès que vous y pensez. Cela vous aidera à avoir des pensées positives. Il est plus facile d'y arriver par le corps que par les pensées, donc profitez en.

2) Apprenez à gérer vos croyances limitantes :

-en étant concentré sur votre objectif (focus)

-en vous servant d'elles : pensez au pire pour trouver des contre arguments

-essayer de le pas penser de mal de vous pendant l'entretien

N'hésitez pas à relire l'article en détail à ce sujet.

3) Soyez focus sur votre objectif.

Soyez ferme envers vous même en fait et ne vous laissez pas dévaloriser par vos pensées. Dès qu'elles surviennent, arrêtez les, point. Ne culpabilisez pas mais soyez ferme.

NB : les habitudes étant ancrées en vous, ne vous étonnez pas si les croyances limitantes reviennent, c'est tout à fait normal. Mais laissez les dès que vous les voyez arriver et dites "stop".

 

A vous de jouer maintenant!


Bilan

Bilan en cours de test par une lectrice.

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Commentaires: 2
  • #1

    Philippe (mercredi, 06 septembre 2017 10:39)

    La posture est importante comme tu le dis, la peur sera toujours présente, il faut l'accepter et la laisser s'exprimer car elle est un indicateur de notre ressenti face à une situation perçue comme dangereuse pour nous.Un point que je voudrais souligner, ici, trop de gens postulent à des postes inadéquates pour eux, pour des raisons économiques et financières. En définitif, il rajoute à la peur, un non alignement avec eux-mêmes, c'est à dire qu'ils ne sont pas motivés au vrai sens du terme par le job proposé. Avoir le feu sacré, animé par la passion est un moteur extraordinaire qui peut transcender les peurs car on a tellement envie de le faire que rien ne peut nous arrêter ou presque. Le feu de la passion, l'envie d'avoir envie, c'est le vrai moteur de tout. Il suffit de voir quelqu'un dans son élément pour voir sa posture changer radicalement et sa peur disparaitre, pris et animé par le feu de la passion.

  • #2

    Elodie (auteur du blog) (mercredi, 06 septembre 2017 10:40)

    Je suis tout à fait d'accord, être aligné à sa passion, à ce qui nous plaît et nous pousse le plus est ce qu'il y a de mieux. J'encourage donc la personne pour qui j'ai écrit l'article à persévérer dans son envie d'aller dans la direction qui lui parle le plus même s'il semble y avoir davantage d'obstacles que dans celle qui est la plus récente pour elle.